Le mot «congrès» fait frétiller les socialistes. A peine prononcé, ils sortent leurs plumes pour jouer aux «contributions». «Générales», «thématiques» ou «régionales», plus de 80 ont atterri, hier, sur le bureau de François Hollande dans le cadre de la préparation du congrès de Grenoble, prévu en novembre. Lundi soir, manoeuvres et coups fourrés se sont multipliés jusqu'à minuit, heure limite fixée par la direction du PS pour entériner la prose de ses ouailles. Résultat de cette frénésie: des minorités de gauche qui s'agitent à l'instigation, en particulier, d'Henri Emmanuelli et une majorité qui se recompose autour d'un «pôle de stabilité» jospino-rocardien sans Laurent Fabius ni Martine Aubry. En quelques heures, le PS est passé «du blocage à l'émiettement», résume un dirigeant.
«Scripto-manie». François Hollande a beau rêver d'un congrès d'«idées» qui accouche du «contrat pour 2002», l'un de ses secrétaires nationaux confesse que «dans cette affaire, le contenu des textes n'a pas grande importance». De cette «scripto-manie», selon l'expression du sénateur de Seine-Maritime, Henri Weber, émergent sept contributions «générales» qui seront présentées aux militants. Parmi elles, au nom de la direction sortante, qui mêle les trois principales sensibilités (jospiniste, rocardienne et fabiusienne), Hollande cosigne, avec l'ensemble du secrétariat national et les présidents des groupes parlementaires, un texte intitulé «Pour une société plus humaine».Sur la droite, le député-maire