Allez comprendre. Pour Matignon, «il est évident que le texte entériné le 20 juillet et voté le 28 juillet par l'Assemblée territoriale corse est le document de référence. C'est lui qui sert de base au projet de loi. Et non le discours de la Rochelle». Lionel Jospin n'aurait pas changé sur la Corse. Et son discours de La Rochelle ne serait que «l'expression didactique» du document de la fin juillet.
«Compromis». Ceux qui, commeJean-Pierre Chevènement constatent un « infléchissement évident (du discours de Lionel Jospin sur la Corse) puisqu'il subordonne la discussion au Parlement d'un projet de loi à la cessation de la violence et qu'il semble récuser la dévolution d'un pouvoir législatif», se trompent, affirme un conseiller de Matignon. Et tous les autres «se fourvoient» lorsqu'ils observent, à l'instar d'Hervé de Charette, que le chef du gouvernement «commence à mettre de l'eau dans son vin » ou « recule» selon l'expression de Michèle Alliot-Marie.
Pour l'entourage du Premier ministre, seul ou presque, Raymond Barre est dans le vrai. Le maire de Lyon (Rhône) a «rendu hommage», hier sur RTL, à l'action insulaire de son successeur à Matignon. Le député du Rhône a défini le processus de Matignon comme «un compromis; il vaut ce qu'il vaut. A mon avis, c'est un compromis limité, c'est un compromis précaire, c'est un compromis qui ne fait pas disparaître les arrière-pensées».
Plus loin. Depuis les propos dominicaux de Lionel Jospin à La Rochelle, ces «arrière-pensées» prolifèrent.