A 71 ans, dont 25 passés rue Saint-Denis, «madame Simone», prostituée puis tenancière, ne s'est pas démontée hier à la barre de la cour d'assises de Paris face à Aziz Oulamara dit «Jacky» et Marc Pétaux ou «Marco», deux videurs d'immeubles de passe jugés pour l'assassinat d'une policière sur le périphérique, le 20 février 1991, et à «Joanna», nom de guerre de Nathalie Delhomme, accusée de complicité. La Bretonne a beau posséder un studio de prostitution et en gérer deux autres, elle a sa morale à elle: «J'ai toujours été honnête dans mon genre, je pense que j'ai toujours marché droit.»
Obsession. Cheveux noir jais tirés en queue de cheval, jean bleu, poitrine opulente sous le corsage chamarré, gilet noir façon serveur, Simone Darridon rapporte les rumeurs de la rue et les confidences de «Jacky». Le meurtre de la policière Catherine Choukroun Porte de Clignancourt, «c'est une affaire tellement moche! Cette personne a été tuée pour rigoler, pour s'amuser, et ce n'est pas excusable». Une nuit, dans l'escalier du 194, le videur Aziz Oulamara, «pas dans son état normal», a raconté à Simone «sept ou huit fois» la même chose incroyable, «une obsession chez lui»: «Tu vois, moi, je suis pire qu'un tireur d'élite, je vise la tête. A 100 km/h, je tire dans la tête. Si tu me crois pas, demande à Marco.»
La présidente Martine Varin interroge sur une hypothétique confusion avec un autre que Marc Pétaux: «Mais non, assure Simone avec aplomb, ils travaillaient ensemble, et il