Ajaccio envoyé spécial
Tout le monde voudrait éviter d'en parler, mais personne ne résiste à la tentation. Les accords de Matignon pour un nouveau statut de la Corse planent sur les élections municipales anticipées de la ville natale de Bonaparte. Au point de transformer le scrutin en un miniréférendum pour ou contre le plan Jospin. Avec, pour les bonapartistes, qui dirigent la ville depuis trente ans, la menace de subir dans leur seul et unique fief un nouveau Waterloo et de voir s'installer dans le bureau du maire aux murs verts recouverts d'abeilles et de couronnes de lauriers symboles de l'Empire un nouvel usurpateur. En l'occurrence José Rossi, l'ami d'hier devenu aujourd'hui leur principal adversaire.
«Critiques absurdes». Le maire sortant, le bonapartiste Marc Marcangeli, devenu premier magistrat de la ville à la suite du décès de Charles Ornano en 1994, se pose en farouche adversaire du texte négocié par José Rossi avec Matignon. Il bénéficie du soutien de la partie du RPR hostile à l'accord, dont le député Roland Francisci, alors même que d'autres dirigeants RPR de l'île ont choisi de voter l'accord à l'Assemblée territoriale. Face à lui, sept autres listes se disputent les pavés de la ville et les suffrages des Ajacciens.
Mardi soir, José Rossi tenait meeting place Trottel, sur une esplanade bouliste dominant la baie d'Ajaccio. «Marc Marcangeli est à bout d'arguments. Encadré par des personnes extérieures à la municipalité, il fait campagne sur le thème anti-Matig