Le RPR menace, Tiberi s'énerve et l'Elysée s'inquiète. Quatre jours après le meeting de lancement de campagne de Philippe Séguin à Paris, le RPR reste décidé à exclure de ses rangs Jean Tiberi, candidat «sauvage» à sa propre succession. Mais les dirigeants du parti gaulliste n'entendent pas mettre directement les mains dans le cambouis. Après tout, ce sont les séguinistes qui ne cessent de réclamer le départ du maire de Paris et somment Michèle Alliot-Marie de prendre ses responsabilités. Alors, qu'ils se chargent de la besogne! Le porte-parole du mouvement, Patrick Devedjian, a expliqué hier que c'était à la fédération de Paris de lancer le processus d'une éventuelle exclusion. A charge pour sa présidente, la séguiniste Nicole Catala, «de réunir le comité départemental et de demander l'exclusion». Cette instance pourrait être convoquée le 26 septembre, deux jours après le référendum sur le quinquennat, puis saisir la commission des conflits du RPR. Hier, Nicole Catala a lancé «un dernier appel à la raison» à Jean Tiberi. Michèle Alliot-Marie va quant à elle envoyer une ultime lettre de mise en demeure au maire.
Face au scénario qui se dessine, Tiberi a affirmé hier que son exclusion constituerait «une erreur politique» et «le franchissement de la ligne jaune». Très en colère, il a dénoncé «une magouille pour [l]'éliminer à tout prix». «J'ai des idées là-dessus et je m'expliquerai», a-t-il menacé avant de préciser que Jacques Chirac «sait bien qu'on ne peut m'accuser de rien»