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Libération

Les rentrées ratées, bientôt une spécialité.

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En septembre 1999, le Premier ministre avait trébuché sur Michelin.
publié le 15 septembre 2000 à 4h21

Comme un air de déjà-vu. Un Premier ministre critiqué jusque parmi les siens, un cabinet qui phosphore et cherche des mesures à annoncer... Il y a tout juste un an, Lionel Jospin avait passé une partie du mois de septembre à rattraper ses loupés de rentrée. Fin août 1999, à La Rochelle, lors du rituel discours prononcé aux journées d'été du PS, il avait lancé sa fameuse deuxième étape, dont le seul élément concret était la promesse d'une baisse de l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes en... 2001. Puis, le 13 septembre, interrogé sur France 2 sur les suppressions d'emplois que Michelin venait d'annoncer, Jospin avait répondu qu'«il ne faut pas tout attendre de l'Etat» et avait appelé les salariés du fabricant de pneumatiques à se «mobiliser». Un aveu d'impuissance qui avait fait hurler une bonne partie de la gauche plurielle et avait troublé l'opinion.

Blessé, le Premier ministre avait commencé par faire le gros dos. Avant de réagir quelques jours plus tard. Il devait justement prononcer un discours aux journées parlementaires du PS, à Strasbourg, le 27 septembre. Pendant dix jours, dans le plus grand secret, son cabinet travaillait d'arrache-pied. Finies les réunions de ministres théâtralisées, la soi-disant collégialité de décision. Cette fois, c'est Matignon qui fournissait les idées, qui décidait, qui imposait. Et on ne discutait pas. Des dispositions censées démontrer la capacité de l'Etat à aider les ménages modestes étaient imaginées: allégement de la taxe d'h