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Libération

Ajaccio, laboratoire du projet Jospin.

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La municipale partielle, dimanche, divise la droite locale.
publié le 16 septembre 2000 à 4h23

Ajaccio envoyé spécial

Les bonapartistes ont du coffre. Il n'est pas un déplacement en ville de leur favori, le maire sortant Marc Marcangeli, qui ne s'accompagne d'une cohorte de supporters prompts à entonner: «Ajaccio, c'est la capitale. Elle mériterait un général, et les paysans, on en fera des chasseurs au casino.» Les «paysans» de la chanson, ce sont les partisans de José Rossi, président de l'Assemblée de Corse. En juin, lui et ses amis du conseil municipal de la préfecture de Corse-du-Sud ont soudain contesté la politique du maire. La chambre régionale des comptes venait justement d'épingler la gestion, de 1987 à 1997, du bonapartiste Charles Ornano, décédé en 1994, puis de son neveu et successeur, Marc Marcangeli. Alors ce dernier a démissionné avec dix-huit de ses conseillers et provoqué une municipale anticipée dont le premier tour se tient dimanche.

«Trahison». Deux mois après la conclusion des accords de Matignon, Marcangeli fait campagne avec l'appui du RPR contre le projet Jospin. Du coup, l'élection s'est transformée en laboratoire local sur le projet Jospin. Le test est d'autant plus patent que José Rossi, qui se présente contre Marcangeli, a trahi une alliance de dix-sept ans et est le principal initiateur du nouveau projet de statut. «Moi, j'ai redonné la parole au peuple d'Ajaccio, et certains feraient bien d'en faire autant pour l'ensemble de la Corse», s'énerve Marcangeli, qui, pour l'occasion, a reçu quelques coups de fil d'encouragement de l'ex-ministre