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Libération

Pasqua: «Je me sens seul».

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Dans l'atonie de la campagne référendaire, il peine à trouver des adversaires.
publié le 16 septembre 2000 à 4h23

Toulouse envoyée spéciale

Le même roupillon dans l'avion, les mêmes blagues en conférence de presse, le pastis à l'apéro et le fameux dîner républicain. Le rituel est là, les petites habitudes aussi, celles d'un vieux routard de la politique. Des soirées comme celle-ci, Charles Pasqua en a déjà passé des centaines. Des milliers, sans doute. Mais, cette fois, il manque quelque chose. Le combattant ne trouve pas ses ennemis, ne voit pas ses adversaires. Il est bien seul dans cette campagne.

Nostalgie. L'annonce du référendum sur le quinquennat avait pourtant réjoui le président du Rassemblement pour la France. Empêtré dans les déchirements internes de son parti, empoisonné par la querelle villiériste, il pensait se refaire une santé en portant le drapeau du «non». Comme au bon vieux temps de Maastricht. Sauf que la sauce n'a pas pris, et, à part Pasqua, il ne s'est pas trouvé grand monde, dans le camp des partisans du «oui» ­ ou dans celui des convaincus du «non» ­, pour batailler sur cette question du quinquennat. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine l'avoue, un peu déçu: «Tout le monde s'en désintéresse. J'ai l'impression d'être tout seul. Je ne croise personne sur le terrain, il faut faire l'animation en solo.» On est loin de 1992: «Ça, c'était une vraie campagne, difficile, on s'était empoignés», note Pasqua, nostalgique. Pour conjurer le sort, il veut croire que l'abstention «ne sera pas aussi forte qu'on le dit, le non au quinquennat fera entre 30 et 40 %».

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