Hénin-Beaumont envoyé spécial

François Hollande a fait un «rêve». Celui d'un «grand référendum» portant sur l'ensemble des dossiers touchant à la modernisation de la vie publique, de l'indépendance de la justice à l'harmonisation de la durée de tous les mandats électifs, de la réforme du Sénat au renforcement des droits du Parlement, etc.

«Bonne question». En attendant ce grand soir institutionnel, que les socialistes «feront le moment venu», à savoir après l'entrée de Lionel Jospin à l'Elysée en 2002, le cauchemar du premier secrétaire du PS s'est poursuivi ce week-end. La fantomatique campagne pour le référendum sur le quinquennat de dimanche l'a mené samedi à Hénin-Beaumont, à l'occasion de l'université de rentrée des socialistes du Pas-de-Calais. Entre le «oui, mais» des uns ou le «oui, bof...» des autres, François Hollande a expédié la corvée en quelques minutes: pour le PS, c'est «oui, bien sûr» puisque «notre soutien au quinquennat ne s'est jamais démenti [...] depuis 1995 au moins» et la campagne présidentielle de Jospin. Reste une «bonne question» que Hollande a posée au chef de l'Etat: «Pourquoi faire un référendum quand on connaît la réponse?» Le patron du PS a son explication: «Jacques Chirac l'a fait parce que lui-même n'était pas convaincu du quinquennat.» A six jours de l'échéance, les Français ne sont pas plus enthousiastes. Selon un sondage Ifop publié hier par le Journal du dimanche (1), si le «oui» recueille 80 % des voix, seuls 37 % des électeurs sont prêts