Menu
Libération
Interview

Mélenchon : «Au PS, on sait ce que coûtent les putschs»

Article réservé aux abonnés
Mélenchon refuse le rapprochement avec Emmanuelli.
publié le 20 septembre 2000 à 4h32

Le pôle de gauche d'Henri Emmanuelli est mal parti. Pour le bâtir au sein du Parti socialiste, l'ex-patron du PS n'a plus comme appui que les maigres troupes des ex-poperénistes. Comme le député de la Drôme Eric Besson, l'état-major de la Gauche socialiste, réuni hier soir, a décidé de refuser sa proposition de faire motion commune au congrès du PS de Grenoble, en novembre. Son chef de file, le ministre de l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon, rejette ce qui «ressemble à un traquenard».

Pourquoi refusez-vous les avances d'Emmanuelli?

Tout ce qui pourrait ressembler à un raid, à un traquenard de dernière minute, est à bannir et serait sanctionné par les militants. On sait ce que coûtent les putschs. Nous avons déjà été la garde de fer d'Henri Emmanuelli quand nous dirigions ensemble le parti, en 1994. A l'époque, la direction ne parvenait pas à entraîner le parti. La grande leçon, c'est que lorsqu'on veut incarner une alternative, on bâtit patiemment, dans la durée, et pas sur du sable. Que chacun dise ce qu'il a à dire, se compte, et la synthèse des gauches pourra se faire, au congrès, sur des bases durables et sérieuses. Je vivrais assez mal que l'on veuille se rassembler au début et pas à la fin. D'autant que nous avons des divergences avec Emmanuelli sur la taxe Tobin ou la fiscalité. Rien n'est insurmontable, mais tout doit être éclairci pour que l'on se retrouve.

Vous redoutez une OPA sur votre fonds de commerce...

Emmanuelli peut avoir une manière de faire de la politique parfois étrange, faite de coups de gueule. Nous avons plutôt l'habitude de jouer collec