Trop fort. Lionel Jospin connaît déjà le résultat du scrutin de dimanche. Ce sera «oui», un «oui fort» au quinquennat. Il l'a dit hier soir devant un parterre de ministres et de hiérarques socialistes réunis au Cirque d'hiver pour l'unique meeting national de la campagne des socialistes pour le quinquennat. Non seulement le Premier ministre prédit l'issue des urnes, mais il en devine les «commentaires désabusés» qui se liront le 25 septembre au matin. Fustigeant, par avance, ceux qui seraient tentés de voir dans la faible participation des Français une défiance de leur part envers la politique, il les invite «à relativiser». Pour le Premier ministre, le référendum-étalon, c'est celui sur la Nouvelle-Calédonie en novembre 1988. Il faisait suite aux accords de Matignon rédigés par le gouvernement Rocard. 80 % de votants s'étaient alors prononcés pour le oui, mais 63,11 % des Français ne s'étaient pas rendus aux urnes. Hormis cette comparaison historique, le Premier ministre a passé une bonne partie de sa soirée à émettre des regrets. Quand il ne s'est pas adressé à ces «chers concitoyens» en les assurant qu'il partage «leurs préoccupations» (lire page 2).
«Réforme plus ample». En ce qui concerne exclusivement le scrutin du 24 septembre, le chef du gouvernement a souligné d'emblée les limites du référendum: «Nous sommes contraints à nous exprimer par oui ou par non sur une question simple alors que nous aurions préféré l'insérer dans une réforme globale des institutions qui ont