Comme un air de déjà vu. Ce ne sont pas encore les guerres intestines d'antan, tout juste un fort parfum d'antifabiusisme qui flotte sur la rentrée des socialistes. Mardi soir encore, au Cirque d'hiver, lors du meeting parisien du PS en faveur du quinquennat, Laurent Fabius a fait un flop à l'applaudimètre.
Chez les députés PS, comme dans les rangs du parti, ou parmi ses collègues du gouvernement, il agace. Sa propension à tirer la couverture à lui lors des annonces fiscales, pour mieux s'éclipser dès l'amorce de la crise du prix de l'essence, en ont irrité plus d'un. «Pour claironner les baisses d'impôt, il a fait toutes les télés. Dès les premiers barrages routiers, il a disparu», résume un député provençal.
Culte du «je». Le style, c'est l'homme. Celui de Fabius ne passe pas. «Son problème, c'est qu'il n'arrête pas de passer le grand oral de l'ENA. Il va le passer jusqu'à 65 ans...», assène un hiérarque du PS. «Il n'a pas changé, ajoute un député francilien. Toujours glacial et perso. Qu'a-t-il appris de la vie?» Son culte du «je» énerve. «Il en a fait un peu trop dans la communication. Certains y ont perçu un peu de morgue», glisse François Rebsamen, secrétaire national aux fédérations. Lionel Jospin lui-même n'a-t-il pas cru bon de rappeler, sur le perron de Matignon, que le plan fiscal résultait de ses arbitrages?
Plusieurs ministres soulignent l'incapacité du locataire de Bercy à se couler dans le collectif jospiniste. Exilé hors du premier cercle du pouvoir depuis son d