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Les quatre paris de Bercy

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Réduire les déficits n'est pas une priorité.
publié le 21 septembre 2000 à 4h33

Laurent Fabius l'a voulu de campagne électorale. Le budget 2001 que le ministre de l'Economie a présenté hier caresse les classes moyennes, apaise les automobilistes, satisfait écologistes et communistes. Une fois n'est pas coutume, les entreprises doivent se contenter de la part congrue du vaste élan de générosité qui a saisi Bercy et au-delà Matignon: une entreprise, ça ne vote pas. Mais, à vouloir trop plaire, ce budget tire des gages sur l'avenir. Alors même que des bataillons de fonctionnaires partent à la retraite, l'Etat continue d'accroître ses effectifs sans redéployer les énergies en interne, sans jamais se réformer de l'intérieur. Du coup, sous des dehors très raisonnés, la dépense publique se déforme dangereusement au profit du fonctionnement au jour le jour, au détriment des investissements porteurs d'avenir. Ce travers existe depuis longtemps. Du moins, les budgets précédents s'efforçaient-ils de réduire les déficits et donc le poids de la dette sur les générations futures. Rien de tel dans le budget 2001. Certes, la croissance autorise des fantaisies. A condition qu'elle soit durable. Passage en revue des points clés du projet de loi de finances.

Une croissance élevée

Entre flambée du baril de pétrole, et effondrement de l'euro, Lionel Jospin a dû tempérer son enthousiasme de début septembre. Fin août, lors d'un déplacement à Strasbourg, il avait annoncé que la croissance française atteindrait 3,5 % en 2001, soit 0,5 % de mieux que les prévisions officielles de