«Pas de polémiques.» Jacques Chirac a juré, plusieurs fois, hier, lors d'un entretien télévisé sur France 3 (lire aussi en pages événements), qu'il ne voulait pas chercher de poux au gouvernement de la gauche plurielle. Pourtant, il a haussé le ton et ne s'est pas gêné pour distribuer les mauvais points. Sur la Corse, d'abord. «Je n'ai pas l'intention de me prononcer sur ce qui est aujourd'hui un projet», a-t-il dit. Il s'est contenté de fixer les «limites qui ne doivent ni ne peuvent être franchies: l'unité de la République et la condamnation de la violence». Et de répéter: «Il est inimaginable que l'on puisse amnistier les crimes de sang ici ou ailleurs.»
Sur la redistribution des fruits de la croissance, ensuite, il a déploré que «le pouvoir d'achat n'augmente pas», alors que «les recettes rentrent à flots». Une situation «inacceptable», selon lui. Au passage, il a jeté une pierre dans le jardin de son Premier ministre, Lionel Jospin, en rendant hommage à Laurent Fabius: «Le ministre de l'Economie et des Finances a eu raison de dire qu'il fallait assouplir la législation sur les 35 heures.» Il a ensuite estimé qu'«on ne peut pas accepter que, dans une situation qui est aujourd'hui celle de la France, on ne réponde pas à deux objectifs, deux nécessités». Le premier: «Faire baisser nos dettes qui sont très excessives, ce qui suppose aussi que l'on fasse baisser naturellement les impôts et donc les dépenses de l'Etat.» Le second: «Faire en sorte que ceux qui ont fait les effo