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Analyse

La fracture éthique?

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Le Président éclaboussé, Jean Tiberi satisfait.
publié le 22 septembre 2000 à 4h36

Jacques Chirac, qui a souvent connu l'adversité par le passé, se souviendra sans doute de sa rentrée 2000. Ce n'est plus une rentrée, c'est un chemin de croix.

D'abord, ses vacances sont gâchées par la révélation de leur coût (plus de 400 000 francs pour trois semaines à l'île Maurice): il y a comme un hiatus pour celui qui mène toujours campagne contre la «fracture sociale». Ensuite, parce qu'il a pris des kilos, une méchante rumeur éclate qui le dit malade, comme par le passé ses prédécesseurs, Pompidou et Mitterrand. Pour ne rien arranger, sa popularité chute de dix points. C'est deux fois moins que son Premier ministre, mais c'est tout de même beaucoup. Enfin, voilà qu'un mort, pas n'importe lequel, un promoteur ex-membre du comité central du RPR, se met à table par le biais d'une vidéo posthume. Et l'accuse rien moins que d'avoir vu transiter à Matignon en 1986, où il était Premier ministre, 5 millions de francs en liquide pour le financement occulte du RPR. Tout ça à trois jours d'un référendum convoqué à son initiative et qui menace de rester dans l'Histoire comme celui qui aura battu les records d'abstention sous la Ve République. Comme on dit en Corrèze, quand ça ne veut pas sourire, ça ne sourit pas.

D'aucuns voudraient handicaper la réélection de Chirac, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. C'est ce que feint de croire l'intéressé. «J'espère que ce n'est pas le moyen choisi par certains pour commencer» la campagne présidentielle, a dit, hier soir, le chef de l'E