La mise en scène était parfaite. Une poignée de main sur le perron de Matignon, après une heure d'entretien. Geste rare de la part de Lionel Jospin. Robert Hue, hier matin, a eu droit à bien des égards. Mécano de la «gauche plurielle», le Premier ministre doit caresser ses partenaires dans le sens du poil. Un peu de «calinothérapie» pour le secrétaire national du PCF, qui n'avait pas manqué de critiquer le gouvernement, samedi, lors de la Fête de l'Humanité. «Ça ne va pas, ça ne va pas du tout», avait grondé le numéro un communiste. La publicité donnée à cet entretien «signifie qu'il n'était pas convenu, ni conflictuel», se réjouissait-on hier, place du Colonel-Fabien. Sur le fond, Robert Hue a tenu des propos «droit dans les yeux». «Je n'ai pas dissimulé mes inquiétudes», a-t-il dit à la sortie. Sans se vouloir menaçant, le maire de Montigny-lès-Cormeilles a tenté de faire comprendre à Lionel Jospin que son «intérêt» était d'«être attentif à ce qui peut se passer dans le pays». Pas de souci à Matignon, où on loue «l'ancrage» du PCF dans la majorité et un partenaire qui, contrairement à d'autres, «n'a pas l'habitude de jouer les coquettes».

Robert Hue tente de pousser son avantage. Il veut une taxation accrue des compagnies pétrolières. C'est le sens de la manifestation organisée hier soir et qui a rassemblé entre 1 000 (selon la police) et 5 000 personnes (d'après les organisateurs) devant le ministère de l'Economie. D'autres défilés ont eu lieu à Strasbourg et Perpignan, no