Me Jacques Vergès possède la technique et les ficelles des avocats expérimentés. Visage impassible, allure de sphinx. Et la voix, surtout, capable de décliner toute la gamme des décibels. Il n'a pas besoin de dix ou même cinq secondes pour s'indigner opportunément. En un éclair, dès que les lumières au-dessus des caméras s'allument, il s'emporte. Vendredi, interrogé peu après son arrivée au palais de justice de Nanterre pour la dernière journée du procès Casetta-finances du RPR, sur le testament de Jean-Claude Méry, Me Vergès dénonce «le marchand Hamelin et cette opération commerciale et nauséabonde qui fait de la justice la servante d'intérêts particuliers».
«Greffe rejetée». Me Vergès défend Louise-Yvonne Casetta, pas le RPR ou Jacques Chirac. Pourtant, l'avocat de l'«intendante» du RPR est persuadé que «derrière Mme Casetta, il y a, disons-le, Jacques Chirac» que l'on a voulu viser. Et il le plaide. Le parquet de Nanterre a tenté d'imposer «la greffe de la grande politique sur un dossier banal, celui d'une PME de la fausse facture, mais la greffe a été rejetée». Sur cette trame du complot contre le mouvement gaulliste et le chef de l'Etat, Jean-Claude Pittau, l'ex-PDG de la société Mazzotti, et Gérard Quantin, son directeur commercial, auraient mis en cause Louise-Yvonne Casetta «parce que la rumeur offrait sa tête sur un plateau». Louise-Yvonne Casetta, à laquelle la presse et la justice se seraient intéressées de près, parce que, encore une fois, «derrière elle se profil