Falot et rigide? Jean-Marc Ayrault souffre de cette double réputation depuis qu'il s'est assis, en juin 1997, à la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Les uns ne supportant pas son côté lisse, sans âme. «C'est le genre savonnette, insaisissable» se plaint un député fabiusien. Les autres, parfois les mêmes, s'indignent de l'attitude cassante du maire de Nantes. «Il ne laisse pas de place au débat. C'est une réminiscence de ses habitudes de professeur, analyse le même élu proche du ministre de l'Economie et des Finances. Il joue au maître qui tape sur les doigts des mauvais élèves.»
Jean-Marc Ayrault laisse dire, persuadé que le temps joue pour lui. Ne vient-il pas d'être réélu, pour la quatrième fois consécutive, sans opposition, à la présidence du groupe à l'Assemblée? A ce titre, il a ouvert, hier, les journées parlementaires socialistes à Lyon. Quant aux commentaires acerbes et vachards de ses petits camarades, «je ne les changerai pas», philosophe-t-il. Lui, en revanche, jure avoir entrepris une petite métamorphose. Peut-être le cap de la cinquantaine, passé depuis le 25 janvier. Plus sûrement, l'expérience acquise. «J'ai appris mon métier de président de groupe», reconnaît-il volontiers. Et, plus sûrement encore, la confiance indéfectible que Lionel Jospin place en lui pour cornaquer les 255 députés socialistes et apparentés.
Petit mot. Cette confiance entre le président du groupe et le Premier ministre date de 1995. Le maire de Nantes, ancien poperèni