Lyon de notre correspondant
Ce n'était pas le jour pour faire ses courses à Lyon. Martine Aubry arpentait hier un marché du Ve arrondissement, pour soutenir Gérard Collomb, candidat socialiste à la mairie de Lyon. Elle en est repartie avec quelques fromages et un cabas chargé d'insultes. Pourtant, la balade s'annonçait tranquille. Il était tôt, il faisait doux. Marilyse Lebranchu, secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Artisanat, accompagnait la ministre.
«Tous pourris». Mais dès les premiers pas, premiers mouvements d'humeur. Les élus drainent des militants, des journalistes, des policiers, et le groupe obstrue le passage. «Ils n'ont pas autre chose à faire?» Quelques mains se tendent quand même, amicales. «Bonjour Martine», lance un tripier. Puis un monsieur âgé, bien habillé, alpague la ministre. Il parle vite, s'énerve et conclut : «Vous, les politiciens, vous êtes tous pourris.» L'élue réplique, courtoise, dit qu'il ne faut pas tout mélanger. Puis elle passe son chemin, fait semblant de ne pas entendre quelques autres remarques. «Ils viennent se pavaner après nous avoir volés.» La cassette de Méry, l'ancien financier du RPR, revient souvent. Collomb se rassure : «C'est un quartier qui vote très à droite ici.» Aubry lâche à Lebranchu : «C'est l'effet Strauss-Kahn. Qu'est-ce que tu veux faire?» La ministre échappe aux badauds le temps d'acheter des fromages. Puis la balade reprend. Des passants deviennent agressifs. «Regarde, dit une dame à son mari, c'est eux qui nous font l