Il ne sait plus où il l'a mise, n'y a pas fait attention, ne l'a pas vue. C'est encore ce que Dominique Strauss-Kahn a martelé, hier soir, sur TF1, tendu, «blessé», à propos de la cassette enregistrée par Jean-Claude Méry. «Je la prends, je la mets dans un coin, a-t-il expliqué à nouveau. Et puis, je l'ai laissée dans ce coin. Un ministre de l'Economie, ça a quinze rendez-vous par jour. Je ne l'ai effectivement ni visionnée ni remise à personne. Ça ne m'a pas intéressé.» La décision prise en fin d'après-midi par le procureur de la République de Paris pesait lourdement sur ses propos, car les choses sont désormais inéluctables.
Entendu comme témoin, lundi soir après la perquisition de son bureau au conseil régional d'Ile-de- France, DSK peut s'attendre à une troisième mise en examen au palais de justice de Paris pour soustraction de preuves, dans l'affaire de la cassette qui lui a été confiée en avril 1999 par l'avocat Alain Belot.
«Soft». Jean-Pierre Dintilhac a en effet ouvert, hier, une information judiciaire contre «Dominique Strauss-Kahn et tous autres» pour soustraction de preuves, sur la base de l'article 434-4 du code pénal, qui régit les entraves au cours de la justice, et contre X pour «trafic d'influence». Il a fallu de nombreuses heures de cogitation pour arriver à ce résultat. L'ancien ministre de l'Economie et des Finances est nommément visé dans ce réquisitoire introductif. Une solution plus anonyme et donc plus soft avait d'abord été étudiée. Mais le procure