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Libération

Jospin: profil bas et contre-attaque.

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Le Premier ministre a justifié ses choix politiques, hier à Lyon.
publié le 27 septembre 2000 à 4h47

Lyon envoyés spéciaux

Deux discours pour le prix d'un. En cette rentrée 2000, Lionel Jospin avait deux problèmes: les Français et Jacques Chirac. Les premiers ont semblé l'abandonner à la faveur d'une envolée des prix à la pompe insuffisamment anticipée. Le second a commencé à le chercher le 14 juillet dernier, en dénonçant la stagnation du pouvoir d'achat, puis, lundi matin, en lui intimant l'ordre d'ouvrir une enquête administrative sur l'implication de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire de la cassette de Jean-Claude Méry. Alors, hier, lors des journées parlementaires du PS, au palais des Congrès de Lyon, le Premier ministre a répondu aux uns... et à l'autre.

«Ecoute et attente». Aux premiers, il a dit, en substance: «Je vous ai compris.» Sur un ton grave et personnel, il a choisi de prendre sur lui, d'aligner les mea-culpa. Disant, avec effusion, son plaisir de retrouver ses camarades socialistes, il a eu cet aveu, inédit chez lui: «Le pouvoir, surtout avec le temps ­ temps que nous avons gagné ­, peut toujours isoler.» Un peu plus loin, à propos de l'essence, il a battu sa coulpe: «Les Français nous ont fait savoir, et à moi en premier lieu, qu'ils nous voulaient plus attentifs à leurs problèmes [...] J'en tire certainement cette leçon pour moi-même [...] Sans doute avons-nous quelque peu sous-estimé l'intensité de la réactivité de nos compatriotes à la hausse du prix de l'essence.» Sur la Corse, il a reconnu un déficit d'explication. Et, s'il a appelé la gauche pluriel