Tournus envoyée spéciale
Il sourit à s'en décrocher la mâchoire. Alain Madelin n'a pas caché sa joie, hier à Tournus (Saône-et-Loire), lors des journées parlementaires de son parti, Démocratie libérale. L'affaire Méry fait de lui un homme heureux. Jacques Chirac et Lionel Jospin dans le pétrin, il a tout le loisir de justifier sa candidature à la présidentielle de 2002. Le député d'Ille-et-Vilaine n'a pas voulu commenter officiellement les déboires des deux têtes de l'exécutif. Ce n'est pas lui qui qualifierait l'implication de Dominique Strauss-Kahn d'«affaire d'Etat», comme l'a fait Michèle Alliot-Marie, la présidente du RPR.
Madelin s'est contenté de faire des blagues sur les fameuses cassettes mettant en cause le Président. Il avait de quoi être détendu. Ces journées s'annonçaient houleuses. Les députés fragilisés par la démission de José Rossi de la présidence du groupe à l'Assemblée nationale après son échec à la municipale partielle d'Ajaccio s'apprêtaient à le malmener sur ses intentions présidentielles. Ils se sont tus.
Les multiples rebondissements de l'affaire Méry en ont calmé plus d'un. Comme si, en ces temps troublés, les élus se disaient que ce n'était pas forcément une mauvaise idée d'avoir un candidat de rechange à droite. Seul Jean-Claude Gaudin a clairement persisté dans son soutien à Jacques Chirac, lors d'un débat à huis clos.
Pour les autres, il est urgent d'attendre avant de se mettre dans la roue du chef de l'Etat. «Si Alain Madelin est candidat, ça n