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Libération

L'arbre et la forêt

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publié le 28 septembre 2000 à 4h48

Evidemment, que l'arbre ne doit pas cacher la forêt. On peut toujours se dire ça, qui ne mange pas de pain... L'arbre ne doit pas cacher la forêt, c'est comme la cruche qui tant va à l'eau qu'à la fin elle se casse, ou les chiens qui aboient tandis que passe la caravane... Pourtant, voilà un arbre appelé Dominique Strauss-Kahn, qui cache une forêt baptisée Affaires de la mairie de Paris. Cette forêt est dense. Depuis des lustres, elle pousse dans toutes les directions, sous les lambris de l'Hôtel de Ville, les rameaux de ses trafics divers et pendables: cette futaie s'appelle Faux électeurs, ce bosquet office d'HLM, cette clairière Emplois fictifs... Une vraie jungle, en laquelle l'amusante Michèle Alliot-Marie, présidant aux destinées tordues du RPR, a entamé, avec des ciseaux de couturière, l'élagage d'un massif adventice baptisé Tiberi. Ne la distrayons pas dans sa délicate entreprise, qui sera longue et difficile, et revenons plutôt à l'arbre Strauss-Kahn. Bon, concède-t-il; la cassette de Méry, je l'ai eue, je l'ai bien un peu égarée, d'accord, mais est-ce bien là l'essentiel? Je ne suis qu'un arbre, poursuit-il, avec l'admirable candeur de l'affairiste si affairé qu'il ne comprend pas que le citoyen, qui ne prête qu'aux trop riches, s'émeuve. Qu'on soit au moins aussi exigeant à son endroit ­ et précisément parce qu'il se réclame (Oh! très formellement, c'est vrai) de certaines de nos valeurs ­ qu'envers ce sursitaire de la mise en examen qu'est Jacques Chirac, est-ce