Poitiers envoyé spécial
Faute de «moyens» pour «être réactif», Bruno Mégret se fait convulsif. Le frère ennemi lepéniste ayant sauté sur l'affaire Méry pour ressortir une batterie d'affiches sur le thème «tous pourris», le patron du MNR, lui, s'enferme dans une logorrhée ethnique toujours plus violente et toujours plus décalée.
Mégret se contentait jusque-là d'avouer son admiration pour Napoléon. Il se rêve désormais en «Charles Martel du troisième millénaire», comme l'a présenté un de ses partisans à la tribune. Avec une seule ambition: refouler à son tour les Sarrasins hors de la terre franque et «libérer les Français de l'occupation étrangère que beaucoup subissent comme une souffrance indicible», a assené le chef de file du Mouvement national républicain (MNR). Un mot d'ordre lancé samedi, à l'occasion de la présentation du programme de son parti, dans un pré de la campagne des environs de Poitiers, devant moins de... 200 personnes.
Ce texte se veut «une alternative à la pensée unique et au politiquement correct», et s'articule autour de plusieurs grands thèmes: l'identité française, l'ordre républicain, les libertés économiques dans la plus pure voie du thatchérisme, la fraternité sociale et les valeurs traditionnelles.
Mais, surtout, Bruno Mégret joue sur le ressort de la lutte contre l'immigration, qui a longtemps assuré la progression du FN. Sans nuances. Les militants du MNR se veulent les «gardiens de la civilisation européenne d'expression française», selon le délégué