«Le ministre, c'est le ministre. Et le conseiller, c'est le conseiller.» C'est Lionel Jospin qui l'affirmait, en juin 1997, lorsqu'il présentait ses collaborateurs de Matignon. C'est Pierre Guelman qui l'a répété hier. Le conseiller parlementaire du Premier ministre était invité par Jean-Jack Queyranne, ministre chargé des Relations avec le Parlement. Celui-ci présentait, en son hôtel de Clermont, rue de Varenne, à deux pas de Matignon, la session parlementaire à venir. Il parlait mais c'est le conseiller qui répondait aux interrogations des journalistes. «Une double conférence de presse», selon l'expression d'un proche du ministre. Comme si Matignon avait la haute main sur les affaires parlementaires. Comme si Pierre Guelman usait de son expérience de plus de trois ans pour en imposer à Jean-Jack Queyranne, en poste seulement depuis un mois, en remplacement de Daniel Vaillant, devenu ministre de l'Intérieur. «Faux, archi-faux, s'emporte le conseiller du Premier ministre. Je suis au service de Lionel Jospin et du gouvernement. Je fais mon boulot.» «Chacun fait son boulot», renchérit l'entourage du ministre des Relations avec le Parlement. Le «chacun» concerne, en tout et pour tout, quatre personnes.
Quatre petites mains, quatre ouvriers de la mécanique des fluides parlementaires. Parmi eux, deux anciens: Pierre Guelman, donc, et Arielle Texier, directrice de cabinet de Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale. Et deux petits nouveaux: Bernard Rullier,