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Libération

Le plan «alléchant» de Carrefour

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Le système d'achat d'actions concerne tous les salariés.
publié le 3 octobre 2000 à 4h59

Carrefour le jure: c'est une simple «coïncidence» de calendrier. Voire. Le jour où l'Assemblée nationale entame la discussion du projet de loi sur l'épargne salariale pour en rendre l'accès plus facile aux intéressés, le numéro deux mondial de la distribution, jamais en peine d'un coup de pub, lance une offensive sans précédent sur ce terrain.

Du 1er au 18 octobre, les 340 000 salariés de Carrefour dans le monde, de la caissière au cadre sup, peuvent souscrire à un plan d'épargne entreprise (PEE), plutôt alléchant sur le papier. C'est une première en France et dans le groupe, sans commune mesure avec l'attribution de stock-options mise en place depuis quelques années: en 1999, seuls 294 membres du management de Carrefour avaient pu en bénéficier confidentiellement.

Cette fois, «tout salarié qui le souhaite, à Paris ou à Madrid, peut acheter une action au cours de bourse du jour. Il se retrouve alors avec l'équivalent de dix actions Carrefour, la différence étant prise en charge par nos banquiers, qui se remboursent ensuite sur les taux d'intérêt, comme sur un prêt banal». Sous réserve que ledit salarié garde ses actions pendant cinq ans, il a la garantie de récupérer, au pire, sa mise de fonds initiale. Au mieux, elle sera augmentée d'un pourcentage minimum de 50 % de la hausse de l'action Carrefour pendant la période.

Plafonné à 2,5 % du salaire. Pas facile de mettre en place un tel dispositif dans 25 pays de la planète: les législations locales s'accommodent parfois mal d'un