Le gouvernement a enfin reçu le texte de la convention Unedic sur l'assurance chômage revue et corrigée le 23 septembre. Mais il n'agréera pas ce texte. Lionel Jospin l'avait laissé entendre à Lyon la semaine dernière. Martine Aubry l'a officiellement confirmé hier, indiquant au passage que les signataires (patronat, CFDT, CFTC, CGC) ne lui avaient pas transmis de demande d'agrément en bonne et due forme. La ministre de l'Emploi doit recevoir séparément les partenaires sociaux à partir d'aujourd'hui pour leur indiquer les points sur lesquels elle aurait voulu que le texte soit modifié, notamment le chapitre des sanctions et celui du financement. «Les signataires ont choisi d'intervenir très largement et délibérément dans le champ strict de la responsabilité de l'Etat», constate Martine Aubry. Elle estime que «cette démarche n'est pas en soi critiquable». Mais la ministre a rappelé hier qu'il était «légitime que le gouvernement vérifie que les droits des chômeurs dont il est garant soient respectés». «Nous sommes coresponsables, a-t-elle précisé, il faut qu'on arrête de se renvoyer la balle.» Comme il est très peu vraisemblable que patronat et syndicats acceptent d'ouvrir une nouvelle négociation pour élaborer un troisième texte, le gouvernement devrait être amené à imposer ses propositions par décret.
Pour Nicole Notat, ce débat est devenu «hallucinant» et «grotesque». «Le Pare est un vrai progrès pour les chômeurs, qui vont obtenir une amélioration de leur indemnisation», a