Buffet pluriel pour majorité plurielle. Raymond Forni tenait table ouverte, hier soir, à l'hôtel de Lassay. Tous les parlementaires de gauche et la plupart des ministres étaient conviés par le président de l'Assemblée nationale à déguster des mets du monde entier. En guest star: Lionel Jospin. Le Premier ministre n'était pas annoncé. A la dernière minute, il s'est invité. Avec, pour unique message «improvisé»: «Nous sommes un gouvernement de législature. Nous avons dépassé la longévité de tout autre gouvernement de gauche.» Bon prince, l'hôte du jour a assuré le Premier ministre qu'il pouvait «compter sur tous ceux, ici, rassemblés, compter sur cette grande force qu'est la gauche plurielle».
Non hostilités. Applaudissements nourris autour des petits fours. Comme quelques heures plus tôt, dans les couloirs du Palais-Bourbon, les convives ne parlaient que d'une chose: les affaires (lire également page 27). Même si, officiellement, dans l'Hémicycle, devant les caméras et face aux Français, le sujet n'a été qu'effleuré, les principaux protagonistes des traditionnelles questions d'actualité ayant choisi, d'un commun accord, de se taire. Tout le monde avait une bonne raison de faire régner le silence.
Avant même le début de ces non hostilités, Raymond Forni avait donné le ton en déclarant, sur France 3: «Il y a une volonté qui nous anime tous, que le débat reste digne, qu'on ne continue pas de patauger dans les arrière-cours. On n'est pas dans une salle de campagne électorale.» Le s