Le gouvernement a décidé de ne pas agréer la convention Unedic sur l'assurance chômage signée le 23 septembre par le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGC. Martine Aubry a assumé ce choix. Interpellée, hier, à l'Assemblée par son prédécesseur Jacques Barrot (UDF), qui accuse le gouvernement de «vouloir dicter les termes de l'accord qu'il souhaite pour s'épargner les critiques de certains membre de sa majorité», la ministre de l'Emploi a contre-attaqué: «Ne nous faites pas de faux procès.» Si le gouvernement refuse d'agréer la convention, c'est parce qu'elle contraint les chômeurs «à accepter n'importe quel emploi». Et de citer l'article 17 du texte qui précise qu'au bout de six mois, le demandeur d'emploi est tenu d'accepter «les propositions d'embauche qui correspondent à ses capacités professionnelles».
Propositions. «Ne croyez-vous pas que les Français qui cotisent pour le jour où ils seront licenciés ne seraient pas choqués quand on proposera à un agent de maîtrise un poste de manoeuvre? Quand on proposera à un ouvrier qualifié un emploi non qualifié», a demandé Aubry pour illustrer son propos.
La démonstration de la ministre de l'Emploi serait plus convaincante si elle citait l'intégralité de l'article. Il précise, en effet, que «le salarié privé d'emploi» doit «répondre aux propositions d'embauche» correspondant non seulement à ses «capacités professionnelles» mais aussi «à ses qualifications validées et rétribuées à un taux de salaire normalement pratiqué dans la profess