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Libération

Compromis à gauche sur l'épargne salariale

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Le projet Fabius devait être adopté la nuit dernière.
publié le 5 octobre 2000 à 5h04

L'épargne salariale poursuit Laurent Fabius, qui s'en serait bien passé. Hier, le ministre de l'Economie a dû redescendre dans l'arène parlementaire pour emporter l'adhésion ­ ou tout du moins s'assurer de la neutralité ­ du groupe PCF. Lui qui, sans l'invitation pressante de Lionel Jospin, n'aurait pas pris la peine de défendre en personne un projet de loi «technique», s'est trouvé confronté à une fronde plurielle touchant la principale innovation du projet de loi: les plans partenariaux d'épargne salariale volontaire (PPESV).

Premier à porter le fer, le MDC. «Le PPESV est inutile et dangereux, assène Georges Sarre. Il conduit les salariés à immobiliser leur épargne pendant dix ans. C'est long et c'est risqué, compte tenu de l'instabilité des marchés financiers.» Et le député de Paris de réclamer, par voie d'amendement, la suppression de l'article 7, instaurant le PPESV. Riposte immédiate du rapporteur PS Jean-Pierre Balligand: «Pour les salariés, il est plus sûr d'investir son épargne sur dix ans que sur deux ans. Ce type de produit se développe déjà par voie contractuelle: nous avons pensé qu'il valait mieux encadrer ce développement pour mieux sécuriser l'épargne des salariés.» Remontés, les chevènementistes demandent un vote public sur leur amendement, obligeant l'opposition à se découvrir. «Nous ne voterons pas la suppression de ce plan d'épargne salariale améliorée, explique l'UDF Jacques Barrot. A condition toutefois que le gouvernement ne soit pas conduit à instaurer