Trois heures de grand oral. Daniel Vaillant s'est livré, hier, devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, réunie à huis clos, à une besogneuse exégèse des accords de Matignon sur la Corse. C'était la première fois que le successeur de Jean-Pierre Chevènement au ministère de l'Intérieur s'exprimait sur le sujet. «Prochainement», il séjournera sur l'Ile de Beauté. Pour «expliquer», «rassurer» et «sécuriser».
Devant la commission des Lois, le ministre a tenté de faire oublier Chevènement et de dissiper les doutes de nombreux députés. Pourtant, le nouveau locataire de Beauvau a repris à son compte le bilan de son prédécesseur en matière de sécurité. Selon lui, «le taux d'élucidation des crimes et des délits commis en Corse est de 10 points supérieur à celui observé au plan national malgré ce que l'on entend souvent dire sur la loi du silence». Une omertà passée de mode, paraît-il, depuis l'engagement du processus: «Jamais la violence n'avait fait l'objet de condamnations aussi unanimes», assure Daniel Vaillant. Comme Lionel Jospin, la veille, le ministre de l'Intérieur a prévenu: «Si la violence persistait durablement, il est évident qu'elle serait de nature à compromettre la mise en oeuvre du dispositif proposé par le gouvernement le 20 juillet et approuvé, à une très large majorité, par l'Assemblée de Corse le 28 juillet.»
Pour l'heure, le processus continue. Il devrait se traduire concrètement par un avant-projet de loi soumis à l'Assemblée de Corse «avant la fin n