Le rapport aurait pu s'intituler «Tout ce que vous ignorez encore sur l'affaire de la cagnotte fiscale». Son titre est finalement plus générique mais tout aussi dérangeant pour le gouvernement: «En finir avec le mensonge budgétaire. Enquête sur la transparence très relative des comptes de l'Etat.» Hier, la commission des finances du Sénat a rendu public le résultat de ses six mois d'investigations sur le fonctionnement et la transparence du ministère de l'Economie et des Finances. Car les parlementaires n'ont pas vraiment digéré la façon cavalière avec laquelle Christian Sautter, alors ministre de l'Economie, les avait traités à l'automne dernier. «Nous avons eu le sentiment d'être des marionnettes dans un théâtre d'ombre», explique le rapporteur RPR Philippe Marini. D'où la volonté des sénateurs de ramener au plus vite Bercy à de meilleures manières. «Notre objectif n'est pas de régler des comptes politiques mais de donner un coup de semonce salutaire pour notre démocratie», martèle le président centriste de la commission des finances du Sénat Alain Lambert, «on nous a pris pour des dupes, le recadrage est urgent.»
Flagrant délit. La Haute Assemblée n'y est pas allée de main morte. Contrôle sur place, examen de documents confidentiels, auditions de vingt ministres et hauts fonctionnaires lui ont fourni matière à une charge sévère contre des pratiques administratives et gouvernementales récurrentes. Jusqu'à prendre Bercy en flagrant délit d'«insincérité budgétaire». Démonstra