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Libération

Guigou, la ministre qui veut être Aubry à la place d'Aubry

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Elle vise l'Emploi, puis la tête du gouvernement en 2002.
publié le 9 octobre 2000 à 5h10

C'est la deuxième fois. La première, c'était en mars. Elisabeth Guigou faisait acte de candidature pour remplacer un Christian Sauter incompris de Bercy. Sur conseil de Martine Aubry, Lionel Jospin lui préférait alors Laurent Fabius. Cette fois, c'est à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité qu'elle aimerait bien succéder. «C'est fait», selon un des proches de la garde des Sceaux. «Cela l'a été, cela l'est moins», nuance-t-on à Matignon. Après tout, peu importe. Elisabeth Guigou est devenue incontournable. N'étaient sa taille fluette et sa frêle allure, on oserait la qualifier de poids lourd du gouvernement. Elle a tout fait pour.

Sondages favorables. «En arrivant place Vendôme, se souvient un de ses anciens collaborateurs, la consigne était claire: faire aussi bien que Martine Aubry. Etre à sa hauteur dans les sondages. Etre son équivalente vis-à-vis de Jospin. Etre son égale au PS.» Elisabeth Guigou a même fait mieux: elle dépasse désormais son modèle. Au dernier baromètre présidentiel Paris-Match-BVA (1), elle devance pour la première fois sa rivale du Nord, avec 41 % de bonnes opinions contre 39 % à Martine Aubry. De quoi donner un peu plus corps à une ambition à peine feinte: devenir Premier ministre en 2002. «On ne fait pas de la politique sans ambition», se justifie-t-elle dans son livre-entretien à paraître le 15 octobre (2). «Ceux qui prétendent le contraire mentent.»

Tout dépend désormais du bon vouloir de Lionel Jospin lui-même. Le chef du gouvernement sait par