Déminage préalable pour éviter un grand déballage. Hier, une heure avant l'ouverture d'une réunion des députés socialistes sur le budget, Laurent Fabius a distribué ses consignes aux caciques du groupe PS. Le ministre des Finances a prévenu Jean-Marc Ayrault, président du groupe, Augustin Bonrepaux, chef de file des commissaires socialistes, Henri Emmanuelli, patron de la Commission des finances, et Didier Migaud, rapporteur du budget : pas question de remettre en cause la baisse de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu.
Pour ne pas être accusé de favoriser les contribuables les plus aisés, Laurent Fabius a insisté sur plusieurs mesures destinées à rétablir la balance : la suppression pour les plus riches de diverses déductions fiscales, l'alourdissement du prélèvement sur les compagnies pétrolières et l'élargissement de la baisse de la CSG sur les salaires jusqu'à 1,4 Smic.
Cette mise au point effectuée en petit comité, le groupe s'est trouvé fort dépourvu pour critiquer le projet de budget 2001. Attendu pour porter le fer sur l'impôt sur le revenu, Augustin Bonrepaux (Ariège), en soldat discipliné, a gardé l'arme au pied.
Agacé de ce déballonnage collectif, Eric Besson (Drôme) a crevé l'abcès. Courtoisement. ««Dans ma circonscription, j'ai beaucoup de mal à trouver des arguments pour justifier la baisse de la tranche supérieure : c'est une mesure symbolique forte dont il ne faut pas sous-estimer la portée. Ce n'est pas juste socialement, et ce n'est pas utile économi