Sitôt lancée, sitôt oubliée. Alain Madelin a lâché sa bombe. Mais l'onde de choc n'a guère dépassé les locaux de Démocratie libérale. Invité hier matin sur RTL, le président de DL a suggéré à Jacques Chirac de «rendre la parole aux électeurs» en anticipant les échéances de 2002 «pour mettre un terme à la crise de confiance» et à une «cohabitation à couteaux tirés».
Selon lui, «la cohabitation ne peut pas continuer comme cela dix-huit mois et plus», c'est-à-dire jusqu'aux élections législatives et présidentielle de 2002. «Peut-être que le président de la République aurait lui-même intérêt à avancer les échéances pour mettre un terme à une démocratie du soupçon», a-t-il expliqué. Le député-maire de Redon (Ille-et-Vilaine) n'a pas fait part de sa préférence: une dissolution de l'Assemblée nationale ou une démission du Président, qui provoquerait une élection présidentielle anticipée.
Ces propos, prononcés le matin d'une séance de questions d'actualité qui s'annonçait houleuse, avaient pour but évident de semer le trouble dans l'opposition. Après s'être tu lors des multiples rebondissements de l'affaire Méry-DSK, Alain Madelin s'estimait en droit de faire entendre sa voix. Candidat non officiel à la présidentielle, il a vu là l'occasion d'embarrasser Jacques Chirac. Mais sa sortie est tombée à plat.
Les députés RPR n'ont même pas jugé bon de la commenter lors de la réunion de leur groupe. «La caravane passe», a simplement lâché Christian Jacob (Seine-et-Marne) dans les couloirs. «I