Il a fallu attendre la phase ultime des discussions entre le ministère du Travail et les signataires de la convention Unedic sur l'assurance chômage (patronat, CFDT, CFTC et CGC) pour que l'on parle franchement d'argent. Le débat sur la primauté de la loi ou du contrat, les droits fondamentaux des chômeurs, leur retour à l'emploi, les sanctions éventuelles: c'est au nom de ces grands principes que le gouvernement a jusqu'ici justifié son refus d'agréer la convention et que les partenaires sociaux ont défendu pied à pied leur texte. Les derniers obstacles ayant été levés mardi (lire encadré), la seule question qui fâche est désormais: combien?
Hier, en milieu de journée, Martine Aubry a admis que «le problème majeur» était bien «l'équilibre financier de la deuxième et de la troisième année», c'est-à-dire 2002 et 2003. L'accord du 14 juin, qui définit le cadre général de la convention Unedic, prévoyait une baisse importante des cotisations d'assurance chômage. Elles devaient passer en trois étape de 6,18 % à 4,90 % du salaire brut, employeurs et salariés se partageant moitié-moitié le bénéfice de l'opération.
Le coût total de ces mesures approchant les 75 milliards de francs sur trois ans, Martine Aubry faisait observer dès juillet qu'il équivalait à l'intégralité des excédents attendus pour l'Unedic en trois ans. Cela laissait peu de place pour l'amélioration de l'indemnisation des chômeurs et le financement du Pare (plan d'aide au retour à l'emploi). Les signataires rétorquaie