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Libération

Cro-pognon chez Coco-magnon.

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Fourrure et manteaux de peau, jeudi soir, pour la fête Prada dans les locaux du Parti communiste français.
par Jean-Michel THENARD et Thi-Thuy NGUYEN
publié le 14 octobre 2000 à 5h21

Pour qu'une fête soit réussie, il faut des buffets pleins et des ventres plats. Sur les premiers, les huîtres se tamponnaient le coquillard des nombrils apparents des seconds. Les filles étaient longues et les garçons transparents. L'un tentait le manteau de fourrure animal à poils longs façon «Cro-pognon», un autre la veste vache folle normande, blanc et noir, un troisième la jupe plissée dans un drapeau américain avec parapluie, genre Bulgare de l'Ouest.

Tendance rouge. La tendance PCF (place du Colonel-Fabien), c'était surtout la socquette-escarpin à la japonaise, très seyant pour qui a la cheville fine. Des grandes blondes déambulaient en chaussures rouges et les plus mutines avaient les dessous de la même couleur. Jeudi soir, toutes entendaient ainsi rendre hommage au maître des lieux: le communisme français en pleine décrépitude, obligé de louer ses murs à l'impératrice milanaise de l'hypertendance vestimentaire, Muccia Prada, pour se refaire financièrement après quelques vestes électorales.

Alors qu'arrivaient les premières heures d'un vendredi 13, la grande salle du comité central du PCF (Parti communiste français) s'est muée en amphi halluciné. A la tribune qui avait vu Georges Marchais vendre et rompre l'union de la gauche, justifier arrivée et départ des ministres communistes et tant de belles pages du néostalinisme hexagonal, des DJ techno menaient la danse sous un plafond boîte d'oeufs. C'était Courrèges en diable. Adriana Karembeu, épouse de footballeur, ne décro