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Libération

Faux électeurs: un fonctionnaire accuse.

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publié le 14 octobre 2000 à 5h21

La mairie de Paris a-t-elle été complice du système de fraude électorale mis en place dans le Ve arrondissement? Ce volet de l'enquête sur les faux électeurs du Ve est éclairé par le témoignage d'Olivier Favre, chef du bureau des élections à la mairie du Ve entre 1993 et 1999, et l'un des principaux accusateurs de Xavière Tiberi et d'Anne-Marie Affret, la femme de confiance du couple à la mairie du Ve. Interrogé dans le Parisien de vendredi sur les raisons pour lesquelles le système de fraude n'a pas été découvert plus tôt, Olivier Favre explique que «des indices» auraient dû alerter les plus hautes autorités politiques de la capitale. «Le Ve, explique-t-il, avait un taux d'inscrits sur les listes électorales de 58 % alors que la moyenne à Paris se situe autour de 42 %.» Autre explication, plus décisive: «On avait un nombre de cartes en retour incroyablement élevé. La mairie centrale ne pouvait pas ne pas le voir.» Ces cartes «en retour» sont renvoyées en mairie par la poste, lorsqu'elles ont été adressées à une mauvaise adresse. Des fonctionnaires ont expliqué aux juges et aux gendarmes que des membres de la mairie du Ve ont, à plusieurs reprises, retiré ces fausses cartes du circuit officiel pour les adresser à des électeurs n'habitant pas dans l'arrondissement. L'hypothèse avancée par Olivier Favre, selon laquelle la mairie centrale ne pouvait ignorer ces pratiques, est significative. D'abord parce que le rôle de plusieurs fonctionnaires, dont des membres du cabinet de Ti