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Libération

Le «Che» retour au pays.

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publié le 14 octobre 2000 à 5h21

Belfort envoyée spéciale

Les étudiants belfortains sont des ingrats. Voilà Jean-Pierre Chevènement qui vient les entretenir de grandes choses ­ la «mondialisation», la «citoyenneté active», le «rapport dialectique entre le capital et la nation» ­, et eux se contentent de l'interroger comme s'il était maire de Belfort et non un homme d'Etat mal compris: pourquoi les bus ne circulent-ils pas après 20 heures? Pourquoi les parkings de la ville sont-ils si chers? Pourquoi les rayons de la bibliothèque universitaire sont-ils si vides? Par trois fois, l'ancien ministre de l'Intérieur, qui tentera ce dimanche de reconquérir son siège de la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, essaie d'entraîner son auditoire vers ses «convictions républicaines», l'«organisation et l'avenir de la France», la Corse...

Agacé. Mais la Corse, les étudiants de Belfort s'en fichent. Une étudiante aimerait plutôt savoir quand l'UTBM (université technologique de Belfort-Montbéliard) comblera son «retard» en matière d'accès à l'Internet. Ça énerve Jean-Pierre Chevènement, qui en laisse son auditoire pantois: «Le Net ne résout pas tout! Vous ne devez pas vous laisser happer par la civilisation des tuyaux! Rien ne remplacera une bonne culture générale. Vous devez surtout apprendre à lire les grandes oeuvres.» L'ancien ministre veut parler d'autre chose: «Vous n'avez pas des questions plus politiques?» En voilà une: «Comment peut-on être des citoyens actifs alors que les politiciens ne répondent pas