La bataille du budget 2001 n'aura pas lieu. Du moins, pas entre socialistes. Demain s'ouvre à l'Assemblée nationale la discussion du projet de loi de finances. Il y a encore dix jours, les signaux d'alerte s'accumulaient: les députés PS étaient remontés comme des coucous, l'entourage de Laurent Fabius avait les nerfs à vif et la direction du PS craignait le pire. Le risque était grand que le débat sur la baisse du taux supérieur de l'impôt sur le revenu mesure symbolique de ce texte se transforme en un défouloir anti-Fabius, nourri par six mois de griefs contre le ministre des Finances. Et puis, mardi, presque par enchantement, les tensions se sont dénouées, au soulagement de tous. Comme si chacun, en son for intérieur, avait craint les conséquences de ce déballage programmé.
«Visiteurs du soir». Car, depuis sa nomination et passé un bref délai de grâce, Fabius hérisse son monde. En mai, il passe avec succès une première épreuve en dénouant le psychodrame des stock-options mais, déjà, son attitude distante suscite les premières remarques. Début juillet, lors de la préparation du volet des dépenses du budget 2001, il se met à dos, en quelques jours, la quasi-totalité de ses collègues du gouvernement. Là où Dominique Strauss-Kahn négociait les enveloppes de crédit, il s'arc-boute et renvoie la plupart des dossiers à Lionel Jospin, qui n'apprécie guère. Fin juillet, Matignon tousse une nouvelle fois quand Laurent Fabius remet sur les rails la privatisation de la petite Banqu