Après l'échec, vendredi dernier, de la rencontre des signataires de la nouvelle convention d'assurance chômage (patronat, CFDT, CFTC, CFE-CGC) avec le ministère de l'Emploi, Martine Aubry s'apprêtait, hier, à prendre un décret fixant de nouvelles règles à l'assurance chômage. Et puis Lionel Jospin est arrivé pour tenter d'arracher un compromis de dernière minute avec le président du Medef. Ernest-Antoine Seillière a reçu dimanche soir à 22 h 40 un coup de téléphone du Premier ministre. Le second a envoyé au premier un avertissement: «Si vous jouez la montre, a-t-il dit en substance, en attendant que Martine Aubry quitte son poste, vous vous trompez. Il faut conclure maintenant ou jamais.» Pour concrétiser la menace, un projet de décret circule: il réglerait les prestations servies aux chômeurs par le régime de l'assurance chômage. Les entreprises perdraient ce à quoi elles tiennent le plus: une forte baisse des cotisations.
Le président du Medef n'a pas trop gambergé: il a accepté de différer de six mois une baisse des cotisations des entreprises. Après une première baisse de 0,38 % en 2001, la baisse de 2002 (0,4 point) sera séparée en deux: une moitié (0,2 point) le 1er janvier 2002, l'autre moitié au 1er juillet, soit une économie de 3 milliards pour les caisses de l'Unedic. Cette somme rejoindra les 12 milliards que les patrons avaient déjà abandonnés la semaine dernière en faisant une croix sur la baisse de 0,5 point programmée pour 2003. L'ensemble, 15 milliards, fera l