Dans l'avion qui la conduit, lundi, vers Luxembourg, pour un dîner des ministres socialistes européens des Affaires sociales, à la veille du conseil «formel» qu'elle a présidé hier, Martine Aubry relit le texte de son intervention. Elle se retourne vers sa conseillère pour les dossiers européens : «Dis donc Aurélie, c'est gentil ces initiales, mais FTLV, on ne peut pas me le mettre en clair ?» «Formation tout au long de la vie», répond Aurélie Lapidus, à peine plus âgée que sa fille Clémentine, et toujours un peu stressée quand la patronne l'interpelle. Ça fait rire la ministre : «J'ai eu peur, j'ai cru que c'était du langage codé du Quai d'Orsay.»
Dernier Conseil européen
Après des heures passées à tenter de dénouer la crise de l'Unedic, la dernière sortie européenne de la ministre de l'Emploi et des Affaires sociales a été sans surprise. Un gros «paquet emploi» recommandant aux Etats membres une liste de bonnes pratiques, un «agenda social» bien calé depuis juillet, un programme de lutte contre la pauvreté : tout cela a été approuvé sans problème, hier matin, avec quelques autres décisions sur des sujets plus techniques. Martine Aubry est ainsi devenue incollable sur «la santé et la sécurité des travailleurs» intervenant sur les échafaudages. Seule une directive contre «toutes les formes de discrimination dans l'emploi et le marché du travail» a fait tiquer les Irlandais et les Anglais. Lundi soir, au cours du dîner, Martine Aubry n'a pas pu s'empêcher de demander à haute vo