Laurent Fabius attaque son premier budget le coeur léger. Hier, devant les députés médusés, le ministre de l'Economie a ouvert le débat sur un mode très personnel. D'abord caressant: «Un petit mot d'amitié et peut être d'affection pour Florence Parly [sa secrétaire d'Etat au Budget, qui a accouché récemment]». Puis rapidement facétieux: «Il y a quelques années lorsque j'étais moi même responsable du Budget, ma femme a donné naissance à un fils qui me ressemblait tellement que les infirmières l'ont aussitôt surnommé budgétino...» Durant la trentaine de minutes qu'a duré son allocution, Laurent Fabius a décortiqué les chiffres, repris les indicateurs, vanté une politique gouvernementale «tournée vers l'emploi» faite de «maîtrise des dépenses et des déficits». Provocateur à l'occasion: «Si certains voulaient jouer les Robespierre budgétaires en proposant des économies, il faudra qu'ils indiquent lesquelles, ce sera intéressant». Mais toujours résolument optimiste.
«Déprime abyssale». Ainsi de la croissance qui selon les conjoncturistes s'effilocheraient déjà: «C'est une tradition assez française non pas de réagir mais de surréagir aux événements: il n'est pas raisonnable de passer du jour au lendemain de l'euphorie totale à la déprime abyssale.» Et le ministre de l'Economie de marteler: «Nous bénéficierons l'an prochain d'une croissance soutenue, fondée sur une demande soutenue, avec une inflation qui devrait faiblir, un solde extérieur positif et un investissement qui continuer