Ils ont débarqué en force pour imposer la fin d'un tabou. Tard dans la nuit de jeudi à vendredi, une vingtaine de députés socialistes ont rejoint leurs bancs à l'heure du vote de l'article 2 du budget 2001, portant sur la réforme de l'impôt sur le revenu. Ils savaient qu'ils seraient les seuls à gauche à approuver la baisse du taux supérieur de l'impôt sur le revenu, voulue et âprement défendue par le ministre de l'Economie, Laurent Fabius.
Les communistes sont restés intraitables. «C'est une provocation, s'est indigné le député PCF Christian Cuvilliez. Si l'on retient l'effet cumulé de la baisse de l'impôt sur le revenu, de celle de la TVA, de la suppression de la vignette, etc., le quart le plus aisé de nos concitoyens y gagnera 79 milliards et le quart le plus pauvre 19 milliards!»
A cette première défection s'en est ajoutée une seconde. Discrets jusque-là, les Verts ont rallié la résistance. «Aucune raison sociale ou économique ne justifie de réduire l'impôt sur le revenu pour les deux plus hautes tranches du barème», a souligné Yves Cochet. Le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, a tenté d'endiguer la mauvaise humeur plurielle. «La baisse du taux marginal supérieur ne concerne que 228 000 ménages, soit environ 1,5 % des ménages imposables», a-t-il expliqué. Sans convaincre.
Au mécontentement des alliés a répondu l'insatisfaction de l'opposition. «Réformette», «saupoudrage électoraliste», «mesurette», ont tour à tour dénoncé le RPR et l'UDF. Et le centriste C