Non, Lionel Jospin n'a pas remis son armure. Hier soir, intervenant durant 45 minutes dans le journal de TF1, le Premier ministre a joué le grand déballage. Son gouvernement, les ministres disparus, les affaires, la Corse, son «retard» dans la gestion de la crise de l'essence, l'Unedic... Jospin a voulu s'expliquer sur les difficultés rencontrées depuis la rentrée. Une sorte d'heure de vérité avec les Français, dont il a reconnu que le désamour l'avait «touché». «J'ai décidé d'en tirer quelques leçons. Je pense qu'un chef du gouvernement doit être solide, d'avoir, à défaut d'une armure, une armature. Mais en même temps, on est obligé d'être un temps à l'écoute.»
L'équipe et les malentendus
Première leçon: non, il n'a pas changé. Si son intervention au coeur du conflit des routiers a été perçue comme «dure et raide», il plaide le malentendu. Et fait son mea culpa. «Etre chef du gouvernement, cela implique de réagir, de bouger. Avec une armure, j'aurais été hors du destrier, j'aurais été démonté. Si nous n'avions répondu, au moins en partie, aux attentes des Français, je pense que nous ne serions plus là», s'est-il défendu.
Même chose, selon lui, pour son gouvernement. Les huit remaniements depuis sa formation en 1997 n'ont pas modifié l'esprit de l'équipe originelle. «Poste par poste, certains qui sont là maintenant sont meilleurs que ceux qu'ils remplacent.» Et de citer Laurent Fabius, qui a succédé à Christian Sautter aux Finances, ou «même» Jack Lang, qui a pris la place de Claude Allègre, l'ami de vin