A 9 heures, place Vendôme, tout le monde court, les bras chargés de cartons qu'on empile dans les voitures. En haut, dans le grand salon rouge, les membres du cabinet d'Elisabeth Guigou sont rassemblés. Marylise Lebranchu, la nouvelle garde des Sceaux, est enfermée avec l'ancienne dans le bureau ministériel. Enfin, les deux femmes sortent et s'avancent, le sourire aux lèvres. «Je te présente...», dit Elisabeth Guigou à Marylise Lebranchu en faisant le tour des collaborateurs. Puis elles se tournent vers les caméras. «Madame LE garde des Sceaux, commence Elisabeth Guigou, je dis "le" car c'est marqué dans la Constitution.» Et elle continue «madame la ministre de la Justice, chère Marylise, je suis naturellement très émue de t'accueillir ici.»
Au milieu des tragédies. Un petit discours de présentation d'un ministère qui vit au milieu «des problèmes de gens qui ont des tragédies», un satisfecit «à la mobilisation exceptionnelle des services». Et un hommage à sa collègue: «Je sais quelle est ton intelligence, ta finesse, ta justesse dans ta façon d'appréhender les choses. Je sais que tu es quelqu'un qui saura résister aux pressions et tenir le cap fixé par Lionel Jospin, qui est que le gouvernement n'intervient pas dans les affaires.» Sans oublier de se tresser des lauriers à elle-même: «Nous avons obtenu des moyens sans précédent.»
Vient l'incontournable émotion: «J'ai du mal à m'arracher de ce ministère, mais il faut partir», soupire la nouvelle ministre de l'Emploi. «Elisabeth,