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Libération

Le Premier ministre tient la forme, oublie le fond.

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Sa prestation «marketing» n'a pas
publié le 21 octobre 2000 à 5h37

Dopé? A écouter ses proches, Lionel Jospin est en «superforme». Après avoir théorisé la félicité de son gouvernement, la veille sur TF1, le Premier ministre est passé aux travaux pratiques en concluant, vendredi à Toulouse, un colloque du PS consacré au «sport dans le projet municipal» (Lire aussi page 37).

Un leader aussi bien portant ne peut qu'inspirer confiance à ses supporteurs. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, l'a donc accueilli en vantant ses «qualités de compétiteur» qui en font à la fois «le meneur de jeu, l'entraîneur et le capitaine d'une dream team qui comporte des titulaires, des remplaçants et finalement des réserves, et qui pratique le sport de masse aussi bien que le sport de haut niveau». Excusez du peu.

Juste avant, François Hollande avait glissé à Lionel Jospin une information ensuite largement diffusée par l'entourage du Premier ministre: l'intervention télévisée a réalisé une part d'audience de 40 %. Ce score est loin des 48 % réalisés en janvier 1998, lors de la crise des chômeurs. Mais il a passé du baume au coeur d'un Premier ministre auquel n'ont pas échappé les commentaires acides de la presse de province à sa prestation. «Marketing» et «autosatisfaction» résumaient l'état d'esprit des éditorialistes supposés représenter les «vrais gens».

En synthétisant les réactions de quelques jospinistes, eux non plus pas toujours comblés par l'intervention de leur patron, plusieurs points se dégagent. Premier constat: Jospin a fait à nouveau son mea