ça râle sec dans les rangs communistes. Depuis quelques jours, les plus fidèles alliés de Lionel
Jospin s'exaspèrent. De «l'autosatisfaction» du Premier ministre, de son «attentisme», de son incapacité à comprendre «les attentes» de l'opinion. Et ce n'est pas sa prestation sur TF1, jeudi soir, qui est venue les rassurer. «Lionel Jospin hors sujet», titrait l'Humanité vendredi matin. La veille, le quotidien communiste affichait un pressant «Que veut Jospin?». La préparation du sommet de la gauche plurielle, prévu le 7 novembre, n'est pas étrangère à cette montée des enchères et des rouspétances. Pas plus, sans doute, que les démêlés judiciaires de Robert Hue. Le numéro un communiste peut être tenté de faire oublier ses tracas en donnant de la voix. Mais le PCF fait aussi l'analyse que la situation de la gauche plurielle est en train de se dégrader en profondeur. Et qu'il lui revient de le faire savoir.
Il faut reconnaître au PCF deux qualités: une certaine cohérence dans le bougonnement et une capacité à déceler des mouvements profonds de la société. Depuis le printemps, les dirigeants communistes n'ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme. Prix de l'essence à la pompe, revalorisation des minima sociaux, du Smic, des retraites et des salaires, bref, tout ce qui concerne l'augmentation du pouvoir d'achat, mais aussi la baisse du taux le plus élevé de l'impôt sur le revenu («une provocation», selon le député communiste Christian Cuvilliez)...
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