Strasbourg envoyé spécial
«I will come back.» «Je reviendrai», a lancé, hier, Jean-Marie Le Pen en direction de l'hémicycle. Le président du Front national venait de perdre son statut de député européen. Une demi-heure après l'ouverture de la séance du Parlement de Strasbourg, Nicole Fontaine, sa présidente, a déclaré prendre acte de la décision du Conseil d'Etat de rejeter le recours déposé par le leader de la formation d'extrême droite contre le décret du gouvernement prononçant la perte de son mandat européen. Une décision qui faisait suite à sa condamnation à deux ans d'inéligibilité après les incidents qui l'avait opposé à la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal à Mantes-la-Jolie lors de la campagne des législatives de 1997. «Je vous invite donc à quitter l'hémicycle et, pour que tout se passe dans la dignité de notre assemblée comme de la vôtre, je suspends la séance pour un quart d'heure», a poursuivi Nicole Fontaine à l'adresse de Le Pen. Celui-ci s'est exécuté, suivi des quatre députés frontistes.
Arrivé en début d'après-midi au Parlement, le président du FN savait à quoi s'attendre. «Cette session ne s'annonce pas très bien. C'est la dégradation de Dreyfus, protestait-il avant d'entrer en séance. C'est une injustice majeure et des sanctions hors de proportion avec les incidents mineurs qui ont servi de prétexte à cette condamnation.» Et le chef du FN d'en appeler «à la dignité du Parlement européen». «Il est indigne pour tout démocrate d'entendre Le Pen parl