La droite parisienne nage en pleine schizophrénie. Hier, comme si de rien n'était, Jean Tiberi a présidé une séance du Conseil de Paris. Face à un parterre d'élus gaullistes qui ont, pour la plupart, voté son exclusion, le 12 octobre, de la fédération RPR de Paris, il a égrené les bienfaits de sa politique, suscitant parfois quelques pathétiques applaudissements. Dans les couloirs de l'Hôtel de Ville, le maire de Paris a expliqué ressentir un «sentiment de tristesse et de combativité», alors que le comité politique du RPR doit se retrouver ce soir à huis clos pour prononcer son exclusion définitive du mouvement. Faute de soutiens politiques, Jean Tiberi, qui n'assistera pas à cette réunion, a tenté la carte juridique pour s'éviter une mesure vexatoire. A deux reprises, la semaine dernière, il a déposé avec ses avocats des recours devant la commission ad hoc du RPR, concernant les mesures de suspension puis d'exclusion prises à son encontre.
Premier meeting. Pour autant, ce divorce désormais officialisé avec son ancien parti ne le dérange pas vraiment. Au contraire. Comme il l'avait indiqué voilà dix jours, il va réclamer une audience au chef de l'Etat. Difficile pour Jacques Chirac de refuser ce rendez-vous à celui qu'il a personnellement intronisé comme son successeur à l'Hôtel de Ville. Déjà électron libre, le maire de Paris va désormais s'ingénier à constituer cette fameuse force de nuisance censée le rendre incontournable entre les deux tours de l'élection municipale de m